Pascal Janin, 1er lauréat du Trophée Zarpa «Entraîneur Français d’Afrique »
Le jury composé de onze personnalités et amis de Raymond Zarpanélian, parmi lesquels quatre entraîneurs professionnels et trois journalistes, a enfin rendu sa copie. Le premier lauréat du « Trophée Raymond-Zarpa – Entraîneur Français d’Afrique » lancé le mois dernier par le blog AfroFootball55.over-blog.com et placé sous l’égide des proches de Zarpa est Mr Pascal Janin (@Photo PJ).
Cité par neuf des onze jurés, le technicien en charge du Stade Malien a réalisé une première année exemplaire sur le sol africain. Champion et vainqueur de la Coupe du Mali, il a également atteint les demi-finales de la Coupe de la Confédération africaine (équivalent africain de la Ligue Europa). Un parcours qui lui a d’ailleurs valu d’être élu Entraîneur de l’année au Mali. Mais, plus encore que son palmarès, Pascal a su parfaitement se fondre dans le quotidien pas toujours facile des habitants de Bamako et s’imprégner d’un mode de vie. Grand compétiteur, cet ancien gardien de but professionnel a parfaitement respecté les valeurs humanistes (respect des cultures, tolérance, etc) si chères à Zarpa et s’est attaché à la culture africaine. Il conservera naturellement son trophée, et intègrera l’hiver prochain le jury de la 2e édition du Trophée Raymond-Zarpa «Entraîneur Français d’Afrique ». Patrice Neveu (2e) actuellement engagé en phase finale du 3e CHAN en Afrique du Sud et Didier Gomes Da Rosa complètent le podium de cette première édition.
Voici le classement final :
1er : Pascal Janin (Stade Malien, MLI), 33 points.
Cité 9 fois, 5 fois premier
2e : Patrice Neveu (équipe nationale Mauritanie), 24 points.
Cité 8 fois, 3 fois premier
3e : Didier Gomes Da Rosa (Rayon Sport, RWA), 22 points.
Cité 8 fois, 2 fois premier
4e : Sébastien Desabre (Espérance Tunis, TUN), 11 points.
Cité 3 fois, 1 fois premier
5e : Patrice Beaumelle (équipe nationale Zambie), 9 points.
Cité 5 fois
6e : Julien Chevalier (ASEC Abidjan, CIV), 1 point.
Cité 1 fois
INTERVIEW
Pascal Janin : « Une grande fierté »
Ce n’est que jeudi que nous avons contacté Pascal Janin, à Bamako, afin de lui annoncer qu’il venait d’être désigné Entraîneur Français d’Afrique pour l’année 2013. Après avoir pris connaissance du classement, l’ancien joueur du FC Gueugnon s’est dit « très flatté », et nous a raconté cette première saison passée au Mali.
« Pascal, vous êtes le vainqueur de cette première édition du Trophée-Zarpa. Que ressentez-vous ?
C’est une grande fierté. Je suis un peu étonné puisque cela survient après ma première année en Afrique, dans un pays si différent du mien, où les conditions n’ont rien à voir avec celles que l’on connaît en France. Par rapport aux récompenses, je suis toujours un peu gêné. Je suis dans un sport collectif et je privilégie cet aspect-là. C’est un tout : sans les joueurs et le staff, je ne suis rien.
Comment expliquez-vous votre intégration rapide ?
J’ai réussi à avoir de bons résultats très vite, alors que je pensais qu’il me faudrait plus de temps. Ca a aidé. Les joueurs ont été très réceptifs, dès les premières semaines. Ensuite, les gens autour du club, dirigeants, supporters, médias, ont reconnu les effets de ce travail. Le président du Stade Malien souhaitait et attendait un changement dans le style de jeu, et il a été satisfait je crois.
Parlez-nous de votre arrivée au Mali…
Naturellement, il y a un petit choc au début, par rapport au changement d’environnement, la pauvreté des gens aussi. Mais au bout de quelques semaines, je ne voyais plus ça, je me suis mis à regarder les gens dans la rue différemment. J’ai vu cette solidarité entre eux, cette entraide. Ceux qui ont très peu m’ont aidé à mon arrivée, ils m’ont facilité la tâche. J’ai vu la bonté des personnes. J’ai juste un regret aujourd’hui…
Lequel ?
Je regrette de ne pas avoir commencé à apprendre dès mon arrivée le bambara. C’est une grosse faute de ma part. Je vais m’y mettre car j’ai envie, afin de pouvoir encore mieux communiquer avec les Maliens dans la vie de tous les jours.
On a le sentiment que ce poste au Stade Malien vous a changé…
Je ne suis plus le même. Ca vous change un homme de passer un an et demi ici, voire plus. Pour moi, le Mali est devenu mon deuxième pays. Je ne pourrai jamais oublier cette expérience-là. »