Daniel Bréard (CI Kamsar/GUI) : " Fier du travail accompli avec le CIK "

Publié le par Frank Simon

Passé par l'Arabie saoudite, la Tunisie et la RD Congo, le technicien français de 63 ans a vécu une saison intense au CI Kamsar, récompensée par une 2e place en championnat et des nominations aux trophées de fin de saison pour lui et ses joueurs.

Passé par l'Arabie saoudite, la Tunisie et la RD Congo, le technicien français de 63 ans a vécu une saison intense au CI Kamsar, récompensée par une 2e place en championnat et des nominations aux trophées de fin de saison pour lui et ses joueurs.

Entraîneur du Club Industriel de Kamsar (D1 guinéenne) depuis octobre 2020, le technicien français a conduit son équipe en Ligue des champions d’Afrique en l'espace de quelques mois, à l'ombre du Horoya. Rencontre avec un passionné de football rarement médiatisé et qui a choisi l'expatriation pour vivre son métier. Une exclusivité AfroFootball55.

 

« Daniel, bonjour ! Cela n’a pas été simple de vous joindre, d’autant que vous n’êtes pas quelqu’un qui fréquente assidûment les médias ! Racontez-nous comment vous avez rejoint le CI Kamsar…

Avant d’évoquer le CIK, j’aimerais vous raconter un peu mon parcours. Comme je suis un oublié de ma fédération, j’ai été obligé de m’expatrier, et c’est à l’étranger que j’ai trouvé mon bonheur. J’ai d’abord validé mon DEPF en 2006-08 dans la promotion qui comptait aussi Philippe Montanier. Hélas, je n’ai pas trouvé de projet en France. Voilà pourquoi j’ai décidé de partir. D’abord en Arabie saoudite, à Al-Shabab, puis en Tunisie en tant que directeur technique.

Avant la Guinée, vous avez aussi connu une expérience en Afrique sub-saharienne, en RD Congo…

Effectivement, au DC Motema Pembe de Kinshasa, lors du passage d’Henri Legarda, l’ancien président du Mans 72, parmi les dirigeants. Il m’a proposé le poste d’entraîneur du DCMP. Malheureusement, un malheur familial m’a contraint à quitter le football. Mon fils était gravement malade, et il s’en est sorti depuis, Dieu merci. Il m’a fallu alors repartir, comme toujours, sans agent, mais avec mon réseau.

C’est là que le CIK s’est manifesté ?

Pas tout à fait. En septembre 2019, j’ai postulé pour l’équipe nationale de Guinée. Il y avait 87 candidats et j’ai été retenu dans la short-list de 5 prétendants revue à 12 ensuite. Si j’en crois ce qu’on m’a dit alors, les gens étaient unanimes et annonçaient que j’étais le mieux placé. J’étais d’ailleurs venu exposer mon projet à Conakry. Et puis, Didier Six a débarqué un soir. Le lendemain, il était nommé sélectionneur. Parmi la commission, il y avait le président du CIK, Mathurin Bangoura. Et il m’a très vite fait part de son envie de travailler avec moi.

Pourquoi est-ce que cela a pris autant de temps ?

Je devais dans un premier temps rejoindre un projet en Chine avec un contrat de deux fois deux ans. A la dernière minute, tout a été annulé en raison de la crise liée à la pandémie de Covid-19. Si bien que je me suis retrouvé sur le marché en janvier 2020. Le président Mathurin m’a appelé à cette période pour me proposer le poste. Mais je ne pouvais pas venir. A la fin de l’été 2020, j’étais toujours coincé en France en raison du Covid. Pas de visa, etc. Finalement, on a réussi à trouver une solution, avec l’aide de Didier Six d’ailleurs. J’ai fini par débarquer en octobre.

Le CIK n’est pas un club aussi réputé que le Horoya, le Hafia voire Kaloum. Comment s’est passée votre intégration ?

Je confirme, ce n’était pas simple du tour. J’ai trouvé à mon arrivée un staff technique qui m’a mis des bâtons dans les roues. Il a fallu s’expliquer avec eux et le président ! Le premier trimestre a été compliqué, l’effectif était incomplet. On réclamait ma tête à tous les matches ! Mais le président m’a maintenu.

Comment avez-vous réagi ?

On est solide, on prend des coups mais on avance. C’est mon métier depuis des décennies. En décembre 2020, j’ai perdu quatre cadres qui ont disputé le CHAN au Cameroun. A leur retour, j’ai « fermé » le groupe, que j’ai circonscrit à une vingtaine de joueurs. Résultat, on a quasiment terminé invaincus. De la 11e place, on est passé à la 2e place derrière le champion Horoya. On a fini avec la deuxième meilleure défense, la quatrième attaque et le meilleur buteur. Quant au staff, après la remise en question, on a terminé unis.

Vice-champion 2021, le CI Kamsar va disputer la Ligue des champions 2021-2022. Une belle réussite qui vous vaut aussi de figurer dans la catégorie du meilleur entraîneur de la saison, avec Lamine Ndiaye (Horoya), parmi les Trophées des champions décernés le 31 juillet par les sites spécialisés SPORT GUINEEN et GUINEEFOOT...

Je suis rentré pour mes congés en France très fier de ce travail accompli. Le CIK n’est pas un club référencé sur la scène africaine, on ne joue pas dans la même cour que le Horoya. La difficulté, c’est donc de constituer un groupe compétitif pour, on l’espère, franchir plusieurs tours.

Où en êtes-vous sur le plan contractuel ?

J’avais signé deux ans, il me reste par conséquent une année. Le président a même voulu me prolonger de trois ans en février ! Mais bon, on ne sait pas ce qui peut se passer. On est en train d’effectuer un recrutement cohérent en vue de la LDC africaine. Après, on ne dispose pas encore de nos propres installations…

Concrètement, qu’est-ce que cela implique ?

On a disputé toute la saison hors de Kamsar, on a joué tous nos matches à l’extérieur. Concrètement, le président a tout rassemblé à Conakry, qu’il s’agisse des joueurs ou du staff. On s’entraîne dans la capitale sur un synthé, il n’y a pas de vestiaires ni de bureau… C’est difficile, qui plus est en l’absence de nos supporters. On n’est pas chez nous. Je vous donne un exemple : on s’entraîne 1h15 à 1h30 sur un terrain qu’on partage avec nos adversaires. On ne peut pas travailler nos stratégies, nos coups de pieds arrêtés ! Il faut sans cesse s’adapter ».

 

Propos recueillis par Frank Simon

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Daniel Bréard (CI Kamsar/GUI) : " Fier du travail accompli avec le CIK "

Publié dans INTERVIEW, ACTUALITE

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